Je suis pour que tout co-existe


Je suis pour que tout co-existe.


Je suis pour tout ce qui existe
Je suis pour que tout coexiste
Le et n’a pas éliminé l’esperluette
Et je n’ai pas tourné ma veste
Si je suis pour B.H.L et MANCHETTE[1]
Si je suis pour Belin et Hachette 
Je suis pour tout ce qui existe
Je suis pour que tout coexiste 
Le communard, le révolutionnaire, le royaliste
Non, je ne me suis pas trompé de liste
C’est si beau la diversité en piste
Tuez l’uniformité trop triste. 

 Je suis pour tout ce qui existe
Je suis pour que tout  coexiste 
Les végétariens, les végétaliens et les crudivores
Les unicistes, les holistes et les carnivores
Les idées flottent de bâbord à tribord
Les chemins se font de Compostelle à DEBORD[2]. 

 Je suis pour tout ce qui existe
Je suis pou rque  tout  coexiste 
Les honnêtes, les vilains, les malins et les filous
Du gouvernement au plus petit voyou
Tous se risquent et se jouent
Du lendemain si difficile mais tout le monde est debout.
Je suis pour tout ce qui existe
Je suis pour que tout i coexiste
 L’art mineur, l’art majeur, le néo
L’ancien, l’ancêtre, la vidéo et la radio
Classique ou moderne c’est du pipeau
Le courant ne se met pas sur le dos. 

Je suis pour tout ce qui existe
Je suis pour que tout  coexiste
 J’aime les livres dans ma bibliothèque
J’aime le web et tous ces métèques
Je surf sur l’australopithèque
Le monde est une artothèque.

 Je suis pour tout ce qui existe
Je suis pour que tout  coexiste 
Je veux vivre avec mes contradictions
Je veux vivre sans addiction
Je veux vivre sans payer l’addition
Je veux vivre avec tous sans exception. 

Je suis pour tout ce qui existe
Je suis pour que tout  coexiste
 Mais je ne veux pas de l’enfer sur la terre
Je ne veux pas de tout ce nucléaire
Qui tuera pères, beaux-pères et belles-mères.
Le jour d’après il sera trop tard, pour passer la marche arrière. 
 Je suis pour tout ce qui existe
Je suis pour que tout  coexiste
Mais je ne veux pas de l’enfer sur la terre
Le jour d’après il sera trop tard, pour passer la marche arrière.  

 Isabelle NICOLAS, Paris, le 28 avril 11 

 [1] Jean-Patrick Manchette, né le 19 décembre 1942 à Marseille, mort le 3 juin 1995 à Paris, est un écrivain français, auteur de romans noirs, critique littéraire et de cinéma, scénariste et dialoguiste de cinéma, et traducteur. Reconnu comme l'un des auteurs les plus marquants du polar français des années 1970-1980, il est également connu pour ses opinions d'extrême-gauche.   

[2] Guy Debord (1931-1994) est un écrivain, essayiste, cinéaste et révolutionnaire français, qui a conceptualisé[1] ce qu'il a appelé le « spectacle » dans son œuvre majeure La Société du spectacle (1967). Il a été l'un des fondateurs de l'Internationale lettriste (1952-1957) puis de l'Internationale situationniste (1957-1972), dont il a dirigé la revue française.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire